Aurélie Cabrel : “Zélie la Pirate, c’est une thérapie d’une heure et quart qui fait du bien à tout le monde”

Auteur-compositrice-interprète, productrice et désormais metteuse en scène, Aurélie Cabrel signe avec Zélie la Pirate un spectacle musical haut en couleurs, plein d’humour et de tendresse. Elle nous parle de cette création tout public, de sa genèse à sa mise en scène, en passant par le casting et les messages qu’elle souhaite transmettre aux petits comme aux grands. 

 Aurélie, pour commencer, pouvez-vous nous dire qui vous êtes et comment est né ce nouveau projet ?

AC :  Bonjour. Je m'appelle Aurélie Cabrel. Je suis auteur-compositrice-interprète de base, productrice dans un label qui s'appelle Baboo Music, et je viens de mettre en scène, avec Fanny Dupin, le spectacle Zélie la Pirate. C’est un spectacle tout public qui se jouera au Grand Point Virgule du 11 octobre au 4 janvier.

Zélie la Pirate est d’abord née d’un conte musical pour enfants, sous forme de livre. Il existe deux chapitres, et nous avons mis en scène le premier. C’est l’histoire d’une petite fille d’environ quinze ans qui veut évoluer dans le monde très masculin de la piraterie. Ce conte met en avant les personnalités contrastées : la tendresse, la force, le courage, et l’apprentissage de la différence.

On y retrouve quatre personnages : Zélie, Barbe Molle, Charles Delamarre de l’Étang Sec – notre méchant, mais plus bête que méchant – et un perroquet magique nommé Hashtag, un nom avant-gardiste puisque l’histoire a été écrite il y a une dizaine d’années. 

 On dit que c’est un spectacle “tout public”. C’est vrai ?

AC :   C’est un spectacle tout public. Nous n’avons mis aucune limite d’âge, et nous avons eu raison. Au Festival d’Avignon, toutes les représentations étaient complètes !

Nous avons vu des enfants de trois ans jusqu’à des grands-parents très âgés. Chacun y trouve sa lecture, son rire, son émotion. Même les adolescents s’y retrouvent.

Certains parents sont même revenus voir Zélie la Pirate… sans leurs enfants ! (rires)

 Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer cet univers ?

AC :  L’univers de Zélie la Pirate a été créé par quatre auteurs : Olivier Daguerre, Bruno Garcia, Esp. N. Deux et moi. Nous voulions écrire un projet jeune public, avec une héroïne forte dans un monde masculin.

L’idée était de parler de solidarité, d’entraide, de respect et d’écoute, tout en montrant la diversité des caractères. On voulait dire aux enfants qu’il ne faut pas avoir peur de croire en leurs rêves, d’apprendre, de persévérer et de ne jamais lâcher.
Étant tous parents, nous avions à cœur de créer un conte original qui plaise autant aux petites filles qu’aux petits garçons. 

Vous avez aussi assuré la mise en scène. Comment s’est passée cette aventure artistique ?

AC :  Oui, je suis co-metteuse en scène avec ma meilleure amie, Fanny Dupin, autrice de théâtre. Je l’ai appelée en lui disant : “Allez, viens, on va faire un spectacle comme quand on était petites !” Ayant coécrit et illustré le livre avec Guylaine Lafleur, j’avais déjà une vision visuelle et lumineuse du projet. Fanny est venue enrichir cette vision.

Nous voulions un décor très coloré, même si l’action se déroule dans la cale d’un bateau, donc un lieu sombre. Blandine Vieillot, notre scénographe, et Corinne Rossi, notre costumière, ont fait un travail formidable pour créer une atmosphère chaleureuse et vivante. 

Entre chansons, théâtre et chorégraphies… comment avez-vous trouvé le bon équilibre ?

AC :  Nous avons repris la trame du conte musical, qui dure 45 minutes, et ajouté une vingtaine de minutes pour en faire un vrai spectacle vivant.
Nous avons gardé les chansons et les narrations originales, puis ajouté des scènes de jeu et de danse.

C’est un spectacle très chorégraphié, plein de rondeur et de mouvement, presque comme un ballet. Nous voulions éviter que les personnages se déplacent seulement en marchant ou en parlant. 

 Le casting a dû être un vrai défi ! Comment avez-vous trouvé vos comédiens ?

AC :  Nous avons publié une annonce sur plusieurs sites, dont Casting FR, et reçu environ 300 candidatures.
Chaque comédien devait nous envoyer une vidéo, un CV, et jouer une petite saynète. Certains ont chanté du Disney, d’autres leurs propres compositions.

Après une sélection, nous avons rencontré 75 comédiens en deux jours. Très vite, nos quatre personnages se sont imposés naturellement, par leur voix, leur physique et leur énergie. C’était presque magique. 

 Sur scène, quels sont les moments qui vous touchent le plus ?

AC :  Difficile à dire ! Le spectacle dure une heure et quart, et il se passe toujours quelque chose.
S’il fallait en choisir un, je dirais la chorégraphie des plumes, ou encore la danse des pirates avec un peu de rhum (il fallait bien !). C’est drôle, plein d’autodérision, et il y a toujours une petite morale cachée derrière.  

 Après Avignon, vous voilà à Paris ! Qu’est-ce que cette étape représente pour vous ?

AC :  Jouer à Paris, c’est un vrai challenge : beaucoup de spectacles, beaucoup d’attentes.
Mais pour moi, c’est aussi un retour aux sources. J’ai grandi à Paris, j’y ai vu tant de spectacles étant enfant.
Savoir que des petits garçons et des petites filles vont vivre à leur tour cette magie me touche profondément. 

 Qu’aimeriez-vous que les spectateurs ressentent en sortant du théâtre ?

AC :  Leur sourire, avant tout ! Quand les enfants et les parents sortent en disant “Oh là là, c’était génial !”, c’est la plus belle des récompenses.

 Enfin, pourquoi ne faut-il surtout pas manquer Zélie la Pirate ?

AC :  Parce qu’en 2025, dans un monde parfois compliqué, on a besoin d’art, de rires, de rêves et de légèreté.
Je crois sincèrement que l’art sauve beaucoup de choses.

Zélie la Pirate, c’est une bulle de joie, une heure et quart de thérapie collective, pour petits et grands.

Merci beaucoup, Aurélie. 

AC :   Merci à vous !

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